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Comment rendre mon hébergement touristique accessible aux PMR ?

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Le 7 novembre 2023, lors des Assises des Hébergements de Terroir, AccessAndGo, bureau d’expertise en accessibilité et défendeur de la condition de la personne en situation de handicap, était présente pour animer l’atelier “L’inclusivité PMR, un réel atout”.

Durant cet atelier, les participants ont pu en apprendre plus sur la manière de rendre son hébergement accessible aux PMRStéphanie Herman, experte en accessibilité et directrice de l’asbl, a débuté cet atelier en expliquant qui étaient les personnes en situation ou touchées par le handicap. 

Qu’est-ce qu’une personne à mobilité réduite (PMR) ? 

Une personne à mobilité réduite est une personne gênée dans ses mouvements en raison de sa taille, de son état, de son âge, de son handicap permanent ou temporaire ainsi qu’en raison des appareils ou instruments auxquels elle doit recourir pour se déplacer. En fonction des circonstances et des situations, nous pouvons toutes et tous un jour être en situation de handicap.

Qu’est-ce qu’un handicap ? 

A ce jour, le terme « handicap » désigne un problème dû tant à une incapacité qu’aux facteurs environnementaux. L’environnement peut faciliter la participation de la personne avec une déficience ou au contraire représenter un obstacle. Par exemple, si une personne en fauteuil roulant ne peut pas accéder à un bâtiment parce qu’il n’y a pas de rampe ou d’ascenseur, cela indique que le problème réside dans l’architecture du bâtiment.

Qu’est-ce que la chaîne de déplacement SECU-E ? 

Tout déplacement implique cinq démarches consécutives :

  • S : Stationner
  • E : Entrer
  • C : Circuler
  • U : Utiliser
  • E : Évacuer

Ce sont ici des déplacements à prendre en compte par une personne valide afin de donner la liberté de se mouvoir en toute sécurité pour les personnes en situation de handicap. 

Afin de les accueillir, l’hébergement doit être : 

  1. Facile d’accès : Pour les personnes avec un handicap mental, celles-ci sont souvent sujettes à des difficultés d’orientation. Quant aux personnes aveugles et malvoyantes, celles-ci ont besoin de repères évidents pour se retrouver dans leur environnement. Exemple : pas d’escalier en colimaçon ou de marche sans contremarche. Les accès sous l’escalier doivent être condamnés. Placement de mains courantes de part et d’autre de l’escalier ; 
  2. Avoir une bonne insonorisation du logement
  3. Eviter les pièces mansardées

L’accueil de personnes aveugles / malvoyantes, dans un hébergement touristique, doit être plus spécifique. En effet, il est important de prévoir une visite détaillée du logement avec la personne concernée pour tout lui expliquer.

Les conseils de Stéphanie Herman

Quand un propriétaire fait le choix, de rendre son hébergement touristique accessible aux PMR, il doit comprendre les principes de l’inclusion. En effet, il est important de favoriser l’autonomie et la différence. 

  1. Le propriétaire doit permettre aux personnes d’être autonomes / indépendantes dans leurs déplacements, l’utilisation des fonctions, que ce soit par des accès de plain-pied, des contenus et équipements adaptés.
  2. Le propriétaire doit également favoriser la différence en prévoyant des adaptations en fonction des différents types de handicap (moteur, sensoriel, mental, cognitif et psychique).

Durant son atelier, Stéphanie Herman a donné plusieurs conseils d’aménagement de son hébergement touristique en fonction du type de handicap.  

Pour les personnes aveugles / malvoyantes 

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  • Placement d’un repère leur permettant d’identifier facilement son logement ; 
  • Placement d’un système d’alarme incendie également dans la cuisine ; 
  • Placement de plaque de cuisson à induction pour éviter les brûlures ; 
  • Sécurisation des zones dangereuses par le placement de repères au sol ; 
  • Utilisation de contrastes pour annoncer les portes, les obstacles, toute zone de danger ; 
  • Placement de repères (contrastés/braille/relief) dans les communs ; 
  • Coloration du plan de travail de la cuisine si celui-ci est blanc ;
  • Remplacement de la sonnette individuelle du logement par un parlophone. 

Pour les personnes avec un handicap mental

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  • Placement d’un repère leur permettant d’identifier facilement son logement ; 
  • Placement d’un système d’alarme incendie également dans la cuisine ; 
  • Placement de plaque de cuisson à induction pour éviter les brûlures ; 
  • Placement de verrouillage des châssis à l’étage (pour la sécurité) ; 
  • Placement de certaines protections en mousse. 

Pour les personnes sourdes / malentendantes

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  • Orientation du logement : Les fenêtres des pièces de vie ne peuvent pas se trouver dans des zones éclairées en permanence (éviter le plein sud) pour les effets de contre-jour ; 
  • Le parlophone d’entrée des communs et celui de la porte du logement sont remplacés par un visiophone ; 
  • Portes du logement : Des encarts vitrés sont prévus pour permettre à la personne de voir si le local est occupé ; 
  • Pièces intimes : Une lumière indique l’utilisation des lieux ; 
  • Le logement doit avoir une configuration spécifique : La cuisine et le salon doivent être les pièces de vie centrales donnant vue sur toutes les autres pièces. Les yeux de la personne sourde sont ses oreilles ; 
  • Insonorisation du logement : Les personnes sourdes sont bruyantes car n’entendent le bruit des choses ; 
  • Mobilier : Prévoir des tables rondes ou ovales pour faciliter la discussion en langue des signes ou la lecture labiale ; 
  • Alarme : Les systèmes d’alarme sonores sont doublés par des flashs lumineux dans toutes les pièces où la personne peut se rendre seule. 

Pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer

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  • Présence d’un parking permettant de se garer le plus près possible de l’entrée ; 
  • Logement en rez-de-chaussée ou desservi par un ascenseur. Circulation intérieure sans aucune marche ; 
  • Largeur de portes de min. 85 cm de libre passage, feuille de porte de 93 cm ; 
  • Prévoir une salle de douche avec un bac de douche de type à l’italienne ou avec receveur extra plat. Placement d’un siège de douche fixe ou déplaçable. Placement de barres d’appui de part et d’autre de la cuvette et du siège de douche ; 
  • Présence d’une grande toilette. Rehaussement de la cuvette pour avoir l’assise comprise entre 48 et 50 cm. Elle peut se trouver dans la salle de douche ; 
  • Un plan de travail de la cuisine est à hauteur confortable pour éviter que les personnes doivent se pencher pour travailler ; 
  • Placement de nombreuses assises dans le logement ;  
  • Remplacement des meubles de rangements par des armoires à tiroir. 

Pour les personnes en chaise roulante :

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  • La porte d’entrée doit être facilement accessible en chaisse roulante (pas de marches, pas de gravier…) ; 
  • Présence d’un parking PMR et aisé ; 
  • La circulation entre les pièces doit être aisée ; 
  • Des aires de rotation doivent prévues aux bons endroits ; 
  • La circulation doit se faire de plain-pied. Si cela n’est pas possible, prévoir des alternatives (rampes, ascenseurs, plateforme élévatrice,…) ; 
  • Avoir une toilette accessible ; 
  • Une chambre adaptée par hébergement touristique ; 
  • Prévoir un accès facile aux espaces extérieurs. 

Conclusion

Cet atelier aura donc permis aux propriétaires de gîtes et de chambres d’hôtes de s’instruire sur ce sujet et de comprendre également que trop d’hébergements sont encore inaccessibles pour les personnes en situation de handicap. 

Vous souhaitez rendre votre hébergement touristique accessible ? Pensez à la certification Access-i. Une certification permettant d’indiquer le niveau d’accessibilité pour chaque type de déficience.

Les provinces de Liège, de Luxembourg et de Hainaut interviennent dans les frais de certification. De son côté, la Fédération des Gîtes et Chambres d’hôtes de Wallonie intervient à hauteur de 150€ dans les frais d’accès à la certification tous les 3 ans.